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Un thé découverte sous l’œil bienveillant des dragons
Ce samedi 13 février s’est tenu le deuxième thé découverte de l’année, qui nous a permis d’explorer les multiples formes que prend la figure du dragon, que ce soit dans diverses mythologies, dans le folklore et les contes de fées, ou sur les plans historique et littéraire. Notre voyage en compagnie de ces créatures nous a ouvert de larges perspectives, nous emmenant tour à tour en Europe, en Chine, au Japon, en Inde, en Amérique du Sud, en Afrique, etc.
Nous avons constaté d’emblée que les dragons étaient présents dans toutes les cultures, bien que leur forme soit souvent différente de l’une à l’autre (avec ou sans ailes, tantôt avec des pattes, tantôt sans). Nous avons notamment observé leur présence dans des récits historiques, en particulier au Moyen Âge où la frontière entre le temps mythique et le temps historique était poreuse. Dans les textes littéraires (qui mêlaient donc réalité historique et réalité mythique), ils sont d’abord dépeints comme de grands serpents ou vers. Par exemple, le dragon qu’affronte Beowulf à la fin de sa vie dans le poème vieil-anglais éponyme est appelé wyrm (vieil-anglais), ce qui avec l’évolution de la langue a donné worm (ver) en anglais contemporain. Ce n’est que plus tard que le dragon acquiert ses quatre pattes, ses ailes et sa tête si caractéristique, car il semblerait que les conteurs et les auteurs aient voulu lui donner une dimension plus terrifiante.
Nous nous sommes également attardés sur les rôles que jouent les dragons sur les plans historique et littéraire et avons pu observer certaines caractéristiques communes à plusieurs traditions. Ainsi, ces créatures se sont révélées profondément liées à la terre et au Monde (on pense au serpent de Midgard ou à Nidhogg, qui ronge les racines d’Yggdrasil), et par conséquent porteuses de connaissances auxquelles nul n’a accès. C’est pourquoi il n’est pas rare que l’intelligence et la finesse d’esprit des dragons soient mises en relief dans les récits qui les concernent, en particulier à travers les énigmes dont ils sont friands, comme on le voit par exemple dans le Fáfnismál, où Sigurdr pose une série de questions (énigmes) au dragon afin de tester si ce que l’on dit de lui est vrai et s’il possède bien toute la connaissance que le veut sa réputation. Comme on peut s’y attendre, Fáfnir répond à toutes les questions de Sigurdr et confirme qu’il se place bien en gardien des secrets et des mystères ancestraux.
À travers cette grande figure de la mythologie germano-scandinave, nous avons également pu voir l’attachement des dragons pour le trésor qu’ils protègent la plupart du temps. Notre exploration s’est ainsi poursuivie dans d’autres contrées où nous avons observé des qualités similaires, que ce soit dans le mythe arthurien ou dans l’histoire de la Bretagne où le dragon peut prendre une valeur prophétique. Quelle que soit la tradition à laquelle il est rattaché, il est toujours présenté comme un sage, mais aussi comme un symbole de force et de richesse. En raison de sa nature imposante, il apparaît toujours comme une terrible créature, effrayante et impressionnante. Il est le type d’ennemi que l’on combat avec un profond respect, et lorsqu’il est terrassé, le héros se voit honoré d’une réputation qui fait de lui quelqu’un qui force le respect et dont les exploits sont reconnus et vantés dans de nombreuses contrées (on pensera par exemple à Saint George le saint patron de l’Angleterre).
Les jeux présentés lors de ce passionnant thé découverte ont permis de donner un large aperçu de ce que sont les dragons à travers le monde. Nous avons ainsi pu observer des différences significatives dans la manière dont ils dont dépeints visuellement, tout en partageant des caractéristiques communes sur le plan symbolique et dans les rôles qu’ils jouent dans les diverses mythologies. Les tarots et oracles dont il a été question illustrent les dragons dans différents contextes et en suivant différents styles selon la vision qu’en ont développée les divers artistes. Au fil des jeux, nous avons pu reconnaître les symboles qui leur sont habituellement attachés et des scènes appartenant aux différents épisodes historiques ou mythiques dans lesquels ils apparaissent.
Cet après-midi fut, encore une fois, un très beau moment passé en bonne compagnie. Je remercie chaleureusement les personnes présentes, car j’ai eu beaucoup de plaisir à les retrouver pour ce voyage à travers les âges et les cultures. Je les remercie pour leur enthousiasme et leur participation active qui ont contribué à rendre cette séance particulièrement vivante !
Je me réjouis déjà en pensant à la prochaine séance qui abordera elle aussi un sujet fascinant !
À très bientôt autour d’un thé,
Morrigann
SUR LA PHOTO :
Le livre (au centre) :
HARGREAVES Joyce. A Little History of Dragons. Glastonbury: Wooden Books Ltd, 2006.
Les jeux (de gauche à droite et de haut en bas) :
The Rider Tarot Deck (Arthur Edward Waite, Pamela Colman Smith). Stamford, CT: U.S. Games Systems, Inc., 1971 [1991; Rider and Son, 1909].
Dragon Tarot (Terry Donaldson, Peter Pracownik). Stamford, CT: U.S. Games Systems, Inc., 1996.
The Celtic Dragon Tarot (D.J. Conway, Lisa Hunt). Woodbury, MN: Llewellyn Publications, 1999.
Fantastical Creatures Tarot (D.J. Conway, Lisa Hunt). Stamford, CT: U.S. Games Systems, Inc., 2007.
Tarot des Dragons (Manfredi Toraldo, Severino Baraldi). Torino: Lo Scarabeo, 2004.
Madame Endora’s Fortune Cards (Joseph Vargo, Christine Filipak). Cleveland, OH: Monolith Graphics, 2003.
Imperial Dragon Oracle (Andy Baggott, Peter Pracownik). Stamford, CT: U.S. Games Systems, Inc., 2009.