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Thé découverte d’avril: sorcières et vampires au rendez-vous pour la Nuit de Walpurgis!
Le thé découverte de ce samedi 09 avril fut très particulier puisque nous y avons abordé une fête très peu connue dans nos contrées, à part des médiévistes, des Néo-Païens au sens très large du terme et des amateurs de certains types de musique et de littérature. En effet, lorsqu’on évoque la Nuit de Walpurgis, peu nombreux sont ceux et celles qui parviennent à la situer dans le temps ou à en décrire les traditions et les croyances qui lui sont associées.
Beltane, qui se tient le 1er mai et fête l’apogée du printemps, la supplante dans la plupart des esprits. Ceci est très certainement dû à la réputation pour le moins sulfureuse de la nuit du 30 avril au 1er mai que l’on appelle Nuit de Walpurgis. Cette nuit, que l’on désigne aussi en tant que Hexennacht (« Nuit des Sorcières ») en Allemagne, a la réputation d’être aussi dangereuse, voire plus dangereuse, que celle de Samhain puisque selon les croyances populaires – et surtout celles implantées par l’Église – c’est au cours de celle-ci que l’on risque de s’exposer aux plus grands périls et de rencontrer diables et démons de toutes sortes. C’est aussi lors de cette nuit que les sorcières sont censées se réunir pour tenir leur sabbat, appelant les démons à collaborer avec elles.
Si l’on revient aux origines de cette fête, on se rend compte que toutes ses croyances s’expliquent de la façon la plus rationnelle qui soit et que ce qui donne à la Nuit de Walpurgis sa terrifiante réputation est lié à des réalités historiques et scientifiques bien plus terre à terre que les superstitions qui se sont propagées. Il faut cependant distinguer l’origine du nom donné à cette fête de celles des phénomènes rapportés et propagés par voie orale. Le nom donné à cette nuit très spéciale est d’origine chrétienne. Walpurgis (ou Walburge, Walpurge) était une sainte née en Angleterre en 710, à qui l’on confia la mission de christianiser les populations germaniques d’une partie de l’Allemagne. Après une vie très pieuse bien remplie, la missionnaire mourut en 779 (toujours en Allemagne). Depuis, elle est fêtée le 1er mai dans les pays nordiques.
Or, c’est à cette même date que l’on célèbre le printemps dans toute sa force puisque le 1er mai se trouve à mi-chemin entre l’équinoxe de printemps et le solstice d’été. Voilà qui en fait le point culminant de la saison, et l’on considère que c’est à ce moment-là que les énergies qui rendent la nature fertile sont les plus actives. C’est pourquoi les populations non chrétiennes (païennes) fêtaient les divinités de l’abondance et de la fertilité afin de les aider à venir faire leur œuvre. Ainsi, on invoquait ces puissances naturelles pour les encourager et les soutenir dans leurs entreprises et assurer l’épanouissement total de la Nature. L’Église, dont le but était bien sûr de convertir ces populations, a décrété que les divinités en question n’étaient autre que des diables et des démons, en grande partie parce que ces célébrations de la fertilité sous toutes ses formes ne lui semblaient pas acceptables.
L’implication des sorcières dans l’ensemble des croyances liées à cette fête est due à un témoignage rapporté en Allemagne. Un groupe de femmes aurait en effet été observé cette nuit-là au sommet du Mont Brocken en train de tenir leur sabbat et d’invoquer les « démons » dont il vient d’être question. Les témoins auraient vu d’effrayantes formes danser autour des sorcières, ce qui n’a fait qu’ajouter à la réputation non seulement de la Nuit de Walpurgis, mais aussi des sorcières aux pratiques « diaboliques ».
Fête païenne diabolisée, la Nuit de Walpurgis a alimenté de nombreux fantasmes et a été la source d’inspiration de nombreux musiciens et écrivains de tous courants. Par exemple, Bram Stoker la mentionne dans sa nouvelle Dracula’s Guest, où le personnage principal doit rencontrer le Comte à ce moment-là. Dès lors, elle est également associée aux vampires, que l’on peut assimiler par extension aux terribles « démons » que l’on est censé rencontrer au cours de cette terrible nuit.
Les jeux présentés au cours de ce thé découverte ont mis en valeur les sorcières et les vampires puisque ceux-ci font partie intégrante du légendaire associé à la Nuit de Walpurgis. Bien sûr, la figure de la sorcière a beaucoup évolué depuis ces temps reculés où on l’appelait la « fiancée du Diable ». De nos jours, elle a troqué ses verrues, son nez crochu et ses haillons pour un physique et une tenue plus « passe-partout », et son image n’est plus celle de la méchante sorcière qui jette des mauvais sorts. Les jeux concernant les sorcières qui ont été présentés explorent ces aspects avec beaucoup d’humour sans jamais tomber dans le cliché, dans un sens ou dans l’autre. Les créatures « démoniaques » telles que les démons et les vampires ont également eu la part belle à travers des jeux originaux, dont certain d’une beauté fascinante et hypnotique. Voilà de quoi préparer avec soin la Nuit de Walpurgis et se livrer à différents types d’explorations au cours de cette fête si particulière !
S’il est un thé découverte qui a éveillé les curiosités depuis le début de l’année, c’est bien celui-ci ! Ce fut donc un après-midi particulièrement riche en découvertes et en surprises, car les explorations nous ont emmenés dans différentes directions, allant même jusqu’à évoquer des systèmes de croyances et des religions à la réputation tout aussi sulfureuse – à tort – que la fête qui les a vus naître officiellement.
Je remercie chaleureusement les personnes qui ont partagé ce moment avec moi, pour leur bonne humeur, leur humour, mais aussi l’enthousiasme et l’ouverture d’esprit dont elles ont fait preuve au cours de la présentation de concepts allant parfois à l’opposé de ce qui est habituellement présenté comme politiquement correct. Je les remercie d’avoir emprunté ces chemins parallèles en ma compagnie !
Un tout grand merci également à Selenya de Forest Shadows, qui était des nôtres et qui a pu présenter de belles choses confectionnées de ses blanches mains (pochettes, bijoux)… et annoncer une excellente nouvelle en avant-première ! Que les curieux se rassurent, dès que la grande nouveauté sera lancée, elle sera annoncée sur ce blog !
J’espère que ce thé découverte vous a plu autant qu’à moi, et je me réjouis d’avance de vous retrouver le mois prochain !
À très bientôt autour d’un thé,
Morrigann
SUR LA PHOTO (de gauche à droite et de haut en bas) :
Good Witch, Bad Witch: Sweet Spells and Dark Charms (Gillian Kemp, Emma Garner). Boston – New York: Bulfinch Press (Little, Brown and Company, Inc.), 2002.
Witchlings (Paulina Cassidy). Stamford, CT: U.S. Games Systems, Inc., 2014.
Les Vampires: Ancient Wisdom & Healing Messages from the Children of the Night (Lucy Cavendish, Jasmine Becket-Griffith). Victoria, AUS: Blue Angel Publishing, 2014.
The Daemon Tarot: the Forbidden Wisdom of the Infernal Dictionary (Ariana Osborne, Louis Breton). New York, NY: Sterling Ethos, 2013.
The Tarot of the Vampyres (Ian Daniels). Woodbury, MN: Llewellyn Publications, 2010.
The Gothic Tarot (Joseph Vargo). Cleveland, OH: Monolith Graphics, 2002.
The Vampires: Tarot of the Eternal Night (Patrizia Nati, Davide Corsi). Torino: Lo Scarabeo, 2009.